Une journée de contrastes : Ahmedabad

Publié le par Sur la route de soi

   On commence à perdre un peu le fil des jours : Ahmedabad quand était-ce ? C'était le jeudi 18 février. C'est ce jour-là que nous avons pénétré le monde des Tropiques en franchissant la ligne (très très imaginaire ! On ne s'est vraiment rendus compte de rien !) du Tropique du Cancer.

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   Ce matin-là nous nous sommes réveillés près du petit temple, levés avec le soleil, et avons vu diparaître derrière un tournant le lac en train de s'éveiller à la chaleur du soleil, le marbre du temple se dorer dans la lumière, déjà vive, du levant. Malgré l'autoroute nous mettons plusieurs heures à franchir la grosse centaine de kilomètres qui nous séparent de la capitale de l'état : Ahmedabad.



    Nous voilà repartis pour la ville et toute ce que ça comprend : traffic, fourmilière humaine, vaches, odeurs etc ... Comme nous aspirons à un peu de calme et de tranquillité, nous avons decidé de ne passer qu'une journée à Ahmedabad. Ville de 4 millions d'habitants, nous avons du mal à nous repérer et diriger sans plan si on peut dire car le plan du routard est vraiment sommaire. Enfin ce qui manque surtout ce sont les panneaux d'indication. Escortés par un scooteriste vers le centre ville, on pose la voiture tant bien que mal le long d'un trottoir.
   Nous sommes dans la rue principale. Allez, à nous la découverte du vieux centre ville qui ne doit pas être bien loin ! Et bien non, après quelques trentes minutes, le corps en sueur et la faim au ventre nous arrivons enfin dans le centre. Putain que c'est grand !
   IMGP7194On s'installe à la terrasse d'un restaurant assez chic mais réputé pour sa bonne bouffe (The House of Mangaldas Girhardas ... tout un programme !), dans la cacophonie des travaux alentours. Au menu, on dégustera des mets inconnus. Cuite dans une feuille de bananier, on nous servira une pâte de riz, jaune, pleine d'odeurs et de saveurs (ça, ça s'appelle panaki). Un vrai délice ! En dessert et beaucoup moins réussi, il y aura un genre de "yogourt glacé" dans un minuscule petit pot en terre. En effet la ville est réputée pour ses faludas qui sont les glaces d'ici, et c'est dans ce resto qu'on est censé y trouver les meilleurs. Là, déception totale au vu de ce qu'annoncait notre guide!
  
IMGP7211On prend ensuite un audioguide qui permet une visite de la ville relativement complète et rapide de places en marchés, de venelles en mosquées, par des ruelles étroites et des artères encombrées et animées. Ahmedabad n'étant pas une ville touristique par excellence, on peut vraiment observer, savourer les scènes de rue qui reflètent la vie quotidienne des Indiens, sans que ceux-ci nous prêtent plus d'attention que cela. Mais il y a beaucoup trop de bruit pour que Léo puisse suivre les commentaires (en anglais -à tendance indienne) du mp3 ... elle a tôt fait de le mettre de côté !  Le "bruit" ... Le mot est faible  ... Les principaux responsables en sont les vieux moteurs de rickshaw et surtout les klaxons. Des klaxons pour un oui pour un non, et pas des klaxons de rien du tout : des vraies cornes de brume souvent ! ça casse VRAIMENT les oreilles. Figurez-vous que pas mal d'Indiens arpentent les rues avec des boules de coton enfoncées dans leurs oreilles ... On n'en garde pas moins le plan de cet itinéraire buissonnier ...

  
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     Nous reprenons la voiture en milieu d'après-midi pour nous rendre dans une vielle citerne en périphérie de la ville.
Un temple de l'eau sous terre, sculpté et absolument merveilleux : 5 ou 6 étages de colonnades autour d'un puit ... à sec ... C'est dommage que l'eau n'ait pas été au rendez-vous car de suite l'endroit perdait un peu de son charme.



     On reprend le chemin des visites pour finir dans le lieu mythique qu'est l'ashram de Gandhi (là où il a fondé sa communauté spirituelle et d'où il a commencé ses luttes sur le territoire indien). Nous ne nous sentions pas obligés d'y passer mais quand même, la curiosité de voir ce lieu et ce qui en a été fait, nous a poussé a nous rendre dans ce qui est maintenant un musée en sa mémoire. Très sobre, fréquenté par les Indiens, lieu de recueillement et de méditation à l'ombre de grands arbres, tout cela en fait un lieu très agréable.
     Bien sûr, j'ai craqué et je me suis procuré l'autobiographie de Gandhi en francais !

     A la tombée de la nuit, nous reprenons la route en direction de  l'île de Diu, dans le sud de l'état du Gujarat.
La sortie de la ville est longue et on a l'impression qu'on ne va jamais en finir. A noter l'efficacité des explications d'un homme qui, en précisément 4 instructions (3 échangeurs et un rond-point), a réussi à nous guider au travers de cet inextricable noeud de circulation opaque que représente la ville d'Ahmedabad. Après une bonne vingtaine de kilomètres, une lueur d'espoir apparaît. Allons nous réussir à sortir de tout ça pour passer la nuit dans un lieu tranquille et vierge de toute habitation ?
Après cette journée fort intéressante mais exténuante, on ne tient pas et on se restaure dans un routier un peu après la sortie de cette agglomération tentaculaire. La fatigue nous pousse même à visiter les chambres de l'hôtel ! C'est dire ! Chères et insalubres ; on reprend la route ... Longtemps après, les yeux plein de fatigue et le noir de la campagne autour de nous, on décide de bifurquer et trouvons un petit coin calme au bout d'un chemin fort caillouteux où nous sommes à peu près sûrs de ne pas être dérangés d'ici au lendemain. Il est près de minuit.

Publié dans Inde-1

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