Une journée à Daman : reportage pour Thalassa
Daman
Aux premières lueurs de l'aube nous explorons par les fenêtres de la tente notre environnement : côté Nord une profonde forêt de palmiers bleue de brume, mystérieuse, côté ouest la mer, plate, qui recule, et, côté Sud on devine un estuaire où s'affaire déjà pêcheurs et villageois. Pas si mal comme coin, si l'on fait abstraction des déchets !
Après le petit-déjeuner on part marcher sur la vaste et longue plage (pour détendre mes mollets, tendus comme tout, qui me mènent la vie dure). En approchant du petit estuaire on s'enfonce dans la vase ; Clément peste : ça va lui saloper tous les efforts qu'il a fait pour la guérison de son bobo au pied (héroïquement obtenu en dérapant d'une marche dans un parc municipal de Diu). Il oublie vite ses malheurs en découvrant, juste un peu plus loin, l'estuaire et la vie qui s'y déroule.
Fascinés, nous tombons assis sur le sable et regardons, bouche bée, le spectacle. Un balai se déroule sous nos yeux, en face, à droite, à gauche. Des hommes et des femmes, dans la vase jusqu'aux cuisses, évoluent à pas rythmés et réguliers, selon une chorégraphie bien ordonnée, alliant équilibre et efficacité, selon des tracés bien précis. On met un certain temps à comprendre leur manège. Seul ou par groupe de 2, 3 ou 4 ils tassent la boue avant d'enfoncer dans la vase une haie souterraine de paille sur le périmètre prétracé. Mais pourquoi ? Ce balai semble bien vain.
C'est là qu'on aperçoit des formes sautant, volant puis disparaissant à la surface de la boue acqueuse. Là encore on mettra un long moment à identifier le phénomène. Batraciens ? Poissons volants ? Sangsues géantes ? Mini-serpents de mer ? Il y en a de toutes tailles, de celle d'une crevette grise à celle d'une salamandre. Et ça saute ? et ça s'enfonce sous la boue, et ça se dandine sur la vase ... Des poisson, car ce sont des poisson, comme de mini-anguilles, avec des yeux protubérants de grenouille, et deux nageoires proméinantes derrière les branchies utilisées comme des pattes-ressort. Incroyable. C'est un autre balai intrigant qui se vit là. Nous finissons par faire le lien entre les deux : le balai des hommes et celui de ces poissons : tous leurs efforts semblent tendre à prendre ces animaux au piège. Mais comment ? Nous élaborons maintes théories mais ne parvenons à saisir la stratégie ... De l'autre côté de l'estuaire (nous avons sorti les jumelles : merci Alexis !!!!), sur des claies de bois, des rideaux de poissons sèchent. Sur la plage, de loin en loin, des gens, de toutes les couleurs, sont occupés à ramasser on ne sait quoi. On entreprend de remonter l'estuaire. Un peu en amont un homme sert de passeur : suivant une corde guide tendue entre les deux rives il transporte dans sa barque des villageois qu'il débarque à l'embouchure d'une ruisselet au lit dépourvu de vase qu'ils peuvent ensuite remonter sans s'enliser. Et puis encore, et encore, des femmes traçant leur périmètre de paille dans la vase, et encore et encore ces poissons batriciens aparaissant et disparaissant dans la boue. Nous, on pense que si Thalassa n'a pas encore consacré de reportage à ce type de pêche et ben va falloir que l'équipe s'y mette dare dare. Celle-là, on pouvait pas l'inventer ! Plus loin des hommes ont canalisé la rivière entre des barrages de boue de fortune, arrimant des nasses aux passes ainsi créées, et ne laissant pour ainsi dire aucune chance aux poissons ... Heureusement que le système reste artisanal et faillible ... Nous arrivons à une école d'Etat. Les toilettes de celle-ci ne sont autres que les bords du cours d'eau. Nous rebroussons chemin par la palmeraie et l'ombrage qu'elle nous offre.
Nous passerons la fin de journée à nous reposer, bouquiner, blogger, cuisiner ... Demain Bombay ou plutôt Mumbai comme elle a été rebaptisée. Nous appréhendons un peu la grande ville, sa circulation, son monde, sa pollution. Nous partirons de bonne heure, avant le lever du soleil pour être là-bas tôt et pouvoir en profiter au maximum.
Aux premières lueurs de l'aube nous explorons par les fenêtres de la tente notre environnement : côté Nord une profonde forêt de palmiers bleue de brume, mystérieuse, côté ouest la mer, plate, qui recule, et, côté Sud on devine un estuaire où s'affaire déjà pêcheurs et villageois. Pas si mal comme coin, si l'on fait abstraction des déchets !
Après le petit-déjeuner on part marcher sur la vaste et longue plage (pour détendre mes mollets, tendus comme tout, qui me mènent la vie dure). En approchant du petit estuaire on s'enfonce dans la vase ; Clément peste : ça va lui saloper tous les efforts qu'il a fait pour la guérison de son bobo au pied (héroïquement obtenu en dérapant d'une marche dans un parc municipal de Diu). Il oublie vite ses malheurs en découvrant, juste un peu plus loin, l'estuaire et la vie qui s'y déroule.
Fascinés, nous tombons assis sur le sable et regardons, bouche bée, le spectacle. Un balai se déroule sous nos yeux, en face, à droite, à gauche. Des hommes et des femmes, dans la vase jusqu'aux cuisses, évoluent à pas rythmés et réguliers, selon une chorégraphie bien ordonnée, alliant équilibre et efficacité, selon des tracés bien précis. On met un certain temps à comprendre leur manège. Seul ou par groupe de 2, 3 ou 4 ils tassent la boue avant d'enfoncer dans la vase une haie souterraine de paille sur le périmètre prétracé. Mais pourquoi ? Ce balai semble bien vain.
C'est là qu'on aperçoit des formes sautant, volant puis disparaissant à la surface de la boue acqueuse. Là encore on mettra un long moment à identifier le phénomène. Batraciens ? Poissons volants ? Sangsues géantes ? Mini-serpents de mer ? Il y en a de toutes tailles, de celle d'une crevette grise à celle d'une salamandre. Et ça saute ? et ça s'enfonce sous la boue, et ça se dandine sur la vase ... Des poisson, car ce sont des poisson, comme de mini-anguilles, avec des yeux protubérants de grenouille, et deux nageoires proméinantes derrière les branchies utilisées comme des pattes-ressort. Incroyable. C'est un autre balai intrigant qui se vit là. Nous finissons par faire le lien entre les deux : le balai des hommes et celui de ces poissons : tous leurs efforts semblent tendre à prendre ces animaux au piège. Mais comment ? Nous élaborons maintes théories mais ne parvenons à saisir la stratégie ... De l'autre côté de l'estuaire (nous avons sorti les jumelles : merci Alexis !!!!), sur des claies de bois, des rideaux de poissons sèchent. Sur la plage, de loin en loin, des gens, de toutes les couleurs, sont occupés à ramasser on ne sait quoi. On entreprend de remonter l'estuaire. Un peu en amont un homme sert de passeur : suivant une corde guide tendue entre les deux rives il transporte dans sa barque des villageois qu'il débarque à l'embouchure d'une ruisselet au lit dépourvu de vase qu'ils peuvent ensuite remonter sans s'enliser. Et puis encore, et encore, des femmes traçant leur périmètre de paille dans la vase, et encore et encore ces poissons batriciens aparaissant et disparaissant dans la boue. Nous, on pense que si Thalassa n'a pas encore consacré de reportage à ce type de pêche et ben va falloir que l'équipe s'y mette dare dare. Celle-là, on pouvait pas l'inventer ! Plus loin des hommes ont canalisé la rivière entre des barrages de boue de fortune, arrimant des nasses aux passes ainsi créées, et ne laissant pour ainsi dire aucune chance aux poissons ... Heureusement que le système reste artisanal et faillible ... Nous arrivons à une école d'Etat. Les toilettes de celle-ci ne sont autres que les bords du cours d'eau. Nous rebroussons chemin par la palmeraie et l'ombrage qu'elle nous offre.
Nous passerons la fin de journée à nous reposer, bouquiner, blogger, cuisiner ... Demain Bombay ou plutôt Mumbai comme elle a été rebaptisée. Nous appréhendons un peu la grande ville, sa circulation, son monde, sa pollution. Nous partirons de bonne heure, avant le lever du soleil pour être là-bas tôt et pouvoir en profiter au maximum.