Trabzon-Agri

Publié le par Sur la route de soi

    Trabzon-Agri : la haute route de la soie sous la neige

   Environ 1500 mètres d’altitude. Ce soir nous dormons à Agri, à 120 km de la frontière iranienne, 200km après Erzurum, toujours sur la Route de la Soie. « Otel Acar » c’est écrit, mais ça ressemble plus à un foyer de travailleurs où à une cité U miteuse. Enfin, on est à l’abri, car dehors, il neige.

   Après notre départ de Trabzon, bord de mer, hier vers 16h, nous avons eu vite fait d’atteindre les hauts plateaux d’Anatolie Orientale comme disent les géographes. En à peine 2h nous avions franchis plus de 1800 mètres de dénivelé positif, avant de redescendre aux alentours d’un 1000 m plus tempéré pour passer une nuit sans histoires en plein air. Tout cela sur une route large et droite, à peine si nous avons rencontré quelques lacets.
    Ce matin, waouh ! Plein les mirettes ! Hauts-plateaux à perte de vue artistiquement saupoudrés d’une couche neige qui souligne les courbes et les accidents d’un relief qui nous laisse bouche bée. On en peut plus de regarder de tous côtés, de se retourner, de se montrer de doigt telle petite butte parfaite, comme une gravure en noir et blanc, tel sommet trop parfaitement chantilly … Plateau aride irrigué par une rivière bordée de peupliers qui semble couler dans le sens inverse de la pente que nous descendons … à moins que nous ne soyons en train de monter ? Nos repères sont troublés. Le ciel est lourd de neige, et celle-ci fini par se déverser sur nous, minuscule flocon par minuscule flocon.
   À 10h, ascension d’un col annoncé à 2300m dans un univers peint avec une large palette de blancs, du blanc cassé au banc-beige en passant par le blanc-gris, tout cela mettant en valeur le blanc-blanc, le vrai, le pur ! En haut, nous chaussons les chaînes.
   Pause en bas, vers 1800 m … La lumière du soleil perce. En cuisinant les pâtes on aperçoit un renard chassant dans la steppe blanche. Envie de parcourir ces étendues à cheval … mais l’été, car là ça caille !
   Erzurum : neige, froid, on ne s’arrête pas. Un autre col nous attend. Une 4 voies, très large, quelques camions, et la neige qui tombe, doucement, quoique les flocons se fassent plus gros. C’est dans le crépuscule que nous franchissons un nouveau col à plus de 2000m, avec les chaînes. Nous croisons une enfilade de camions qui tirent des chars militaires. De temps en temps des gendarmes postés en bord de route, des mini-barricades, sac de sable et tutti-quanti. Près à faire la guerre, mais à qui ? Il n’y a rien ni personne ici. Si, parfois, des villages, de grossières maisons de pierres rafistolées. Un âne qui tire un traîneau. Des enfants sans bonnets ni écharpe qui rentrent de l’école. Longue redescente dans la nuit enneigée puis Agri.

   Grosse activité dans ses rues. Comme à Istanbul, petits vendeurs, de poisson, d’oranges, de pains, poussant leurs charrettes à bras. Du monde dans les cafés, les kebap. Les coiffeurs portes ouvertes sur la rue, leurs serviettes éponges « séchant » sur le Tancarville sur le trottoir …. Sauf qu’ici il neige et le thermomètre affiche 0°C. Pourquoi pas ? Dîner au « köfte et çorba salonu » qui fait face à l’hôtel. Un client nous vient spontanément en aide et nous conseille dans le choix des plats dans un parfait anglais. Ce sera « soupe du village » pour commencer puis brochettes poulet et köfte accompagnées d’un assortiment de crudités. Délicieux, et pour la première fois en Turquie, vraiment pas cher. C’est un peu la cantine des hommes, qui viennent y manger, seul ou entre amis ou collègues, leur dîner. Il est tard maintenant, et les rues de la ville se sont recouvertes de neige. Demain, si tout va bien, l’Iran.

Publié dans Turquie

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A
<br /> Salut mes mignons!! Comment vont nos routards préférés? Vous allez bientôt changer de continent (si on considère que la turquie fera partie de l'Europe un de ces 4); A l'heure ou les vacances<br /> commencent, les réunions de famille, le foie gras, les huitres ou encore les St Jacques qui s'installe sur nos tables, vous voila en Asie mineur, pret a dévorer des km, bouffer des paysages, se<br /> nourir de rencontres... Ce n'est pas les mêmes saveurs mais je suis sur que vous vous rassasié à votre convenance; Gros beco les amis;<br /> <br /> <br />
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