Le désert à dromadaire
Le temple des rats sacrés (Karni Mata Temple)
Nous voilà partis vers 9h en 4X4 avec deux autres couples de Francais (Arnaud et Julia nos compagnons de route pakistanaise ainsi que Samuel et Stéphanie) pour faire notre "safari chameaux" comme ils l'appellent.Ici, les 4X4 sont de vieux modèles Jeep dont la licence a été rachetée par Mahindra ou Tata, les marques indiennes.
Nous faisons notre première halte à Deshnoke dans un petit temple où l'on vénère les rats. A l'intérieur, plein de ses petites bêtes partout, qui se balladent, qui sont nourris et à qui les Indiens font des offrandes !!! A l'intérieur, on peut même voir une cuisine où un Indien prépare la boustifaille pour ces petites bébêtes que nous détestons tant en Europe! Pour ceux qui ne les aiment pas s'abstenir, mais pour les autres on a l'impression d'être dans Cendrillon. C'est trop mignon !
Dans le désert du Thar (Rajasthan) à dos de dromadaire
On reprend la route après cette courte pause direction le village des chameliers. Ils sont là à nous attendre dans la cour de la maison de l'un d'entre eux. Il sont six, trois vieux, un homme d'age moyen et deux jeunes dont un sourd-muet.

Nous avons à notre disposition deux dromadaires tirant des charettes en bois sculpté très finement et quatre autres qui feront office de monture. Les selles ? Un cadre en bois et feraille sur lequel on met des genres de matelas rembourrés de cotton. Relativement confortable mais il n'y a pas d'étriers donc ce sont les jambes et le derrière qui souffrent.
C'est parti ! Toutes nos affaires sont chargées sur les charettes et on attaque le désert. Le soleil est au rendez-vous, ce qui n'était pas gagné vu toutes les fraîches matinées de brume que nous avons eues en ville.
Le désert du Thar n'est pas vraiment un désert comme nous, Européens, pourrions nous l'imaginer. C'est plutôt un genre de savane avec du sable partout, de petites dunes et des arbres par-ci par-là qui donne une dimension humaine à ces étendues, la campagne d'ici quoi.

Les chameliers sont authentiques ; ils ont toujours travaillé avec les chameaux et ne se sont pas improvisés en tant que tels dès la venue des premiers touristes. Il ne parlent pas anglais mais la communication est néanmoins très sympa.
Sur les petits chemins que nous empruntons, nous avons la chance de pouvoir comtempler des gazelles et un petit renard gris. Dans cette région la population est exclusivement végétarienne et donc ne chasse pas ; c'est pourquoi les animaux n'ont pas peur de l'homme. C'est un spectacle magnifique qui vous donne envie de devenir végétarien rien que pour pouvoir admirer les animaux de nos forêts francaises sans qu'ils détalent à notre approche. Le saut de la gazelle est si gracieux qu'il en devient envoûtant. Il vous vient l'envie de la suivre dans ses aventures désertiques pour devenir aussi libre qu'elle et acquérir cette allure si irréellement fluide.
La préparation des déjeuners et dîners est à elle seule un spectacle délicieux, tout comme les repas. Petit feu entre trois briques, confection maison des chapatis (les galettes de pain) et des ragoûts de légumes en quelques minutes ! C'est impressionnant. Léo n'en perd pas une miette, participe et filme. Pour la vaisselle, c'est au sable, et on peut vous dire qu'il n'y a rien de tel pour faire briller l'alu ! Nous on a l'impression de retomber devant les patés de sable de notre enfance !




Le soir nous faisons halte sur une dune qui nous offre une vue sur tout le désert à 360°. Le ciel est dégagé, la lune brille de mille éclats. Feu de joie et chansons. Nous fermons les yeux sur nos matelas, allongés sur le dos dans cette chambre à ciel ouvert. Je vous laisse imaginer ...
Le deuxième jour, nous faisons un arrêt dans un village pour nous ravitailler en eau et prendre du lait encore tout chaud pour le tchai (thé au lait sucré à la cardamone). Les villages sont en terre battue, tout en arrondis et couleur de sable, en harmonie ; les enfants nous réclament des bouteilles d'eau. Nous leur en donnons une moitié pleine qu'ils s'empressent de vider pour ne garder que le récipient. Etonné par ce "gâchi", on ne nous y reprendra pas. Plus tard les explications viendront. L'eau "minérale" (en fait seulement traitée) n'est pas bonne à la consommation à leurs yeux. Ce qu'ils veulent ce sont les bouteilles vides qui leur servent au transport du lait, de l'eau lors de leurs excursions dans le désert etc ... et aussi pour se laver quand ils vont au petit coin.



Léonore est souvent perchée sur le chameau. Ce qu'elle n'aime pas en revanche c'est quand, une fois dessus, le chameau se relève et vous propulse à un bon deux mètres de hauteur en 4 temps très saccadés. Le pire c'est à la descente. Quant à moi, je n'apprécie pas plus que cela le promène-couillon et encore moins quand la monture m'est si inconfortable (pas d'étriers). J'ai donc passé une bonne partie du "safari" dans une charette à admirer le paysage et l'autre partie à marcher dans le sable avec Léo en retrait de la caravane, bien tranquilles dans ce silence plus qu'appréciable, avant que le soleil n'atteigne son zénith.


A côté de ça, il y a aussi ce ressenti, ce mal-être qui est en moi depuis notre entrée en Inde. Ayant la tête typique du touriste, je suis regardé comme une bête de foire. J'ai l'impression que les gens ne comprennent pas ce que je fais là. Vais-je tenir la longueur dans ces villes où une grande partie n'est que misère ? Vais-je pouvoir être en accord avec moi-même et supporter de voir tout cela sachant que je ne peux rien faire, que je ne peux pas donner car il y aurait un conflit directeentre ceux à qui j'aurais donné et les autres ? Ai-je le droit de venir me ballader avec mes "gros sous", ma tête d' Européen et de contempler tout cela?
Je crois que j'ai du mal à accepter tous ces regards qui me renvoient toutes ces questions; Pourquoi es-tu là ?
J'aurais envie de me teindre les cheveux, de me mettre du noir sur la peau pour passer, ne serait-ce que quelques heures, inaperçu. Marre d'être l'Européen voyeur qui vient, aux yeux des locaux, dans ce pays pour en contempler de haut la misère. C'est en tout les cas là mon resse,nti. Bref, à méditer ...
Nous voilà partis vers 9h en 4X4 avec deux autres couples de Francais (Arnaud et Julia nos compagnons de route pakistanaise ainsi que Samuel et Stéphanie) pour faire notre "safari chameaux" comme ils l'appellent.Ici, les 4X4 sont de vieux modèles Jeep dont la licence a été rachetée par Mahindra ou Tata, les marques indiennes.
Dans le désert du Thar (Rajasthan) à dos de dromadaire
On reprend la route après cette courte pause direction le village des chameliers. Ils sont là à nous attendre dans la cour de la maison de l'un d'entre eux. Il sont six, trois vieux, un homme d'age moyen et deux jeunes dont un sourd-muet.
Nous avons à notre disposition deux dromadaires tirant des charettes en bois sculpté très finement et quatre autres qui feront office de monture. Les selles ? Un cadre en bois et feraille sur lequel on met des genres de matelas rembourrés de cotton. Relativement confortable mais il n'y a pas d'étriers donc ce sont les jambes et le derrière qui souffrent.
C'est parti ! Toutes nos affaires sont chargées sur les charettes et on attaque le désert. Le soleil est au rendez-vous, ce qui n'était pas gagné vu toutes les fraîches matinées de brume que nous avons eues en ville.
Le désert du Thar n'est pas vraiment un désert comme nous, Européens, pourrions nous l'imaginer. C'est plutôt un genre de savane avec du sable partout, de petites dunes et des arbres par-ci par-là qui donne une dimension humaine à ces étendues, la campagne d'ici quoi.
Les chameliers sont authentiques ; ils ont toujours travaillé avec les chameaux et ne se sont pas improvisés en tant que tels dès la venue des premiers touristes. Il ne parlent pas anglais mais la communication est néanmoins très sympa.
Sur les petits chemins que nous empruntons, nous avons la chance de pouvoir comtempler des gazelles et un petit renard gris. Dans cette région la population est exclusivement végétarienne et donc ne chasse pas ; c'est pourquoi les animaux n'ont pas peur de l'homme. C'est un spectacle magnifique qui vous donne envie de devenir végétarien rien que pour pouvoir admirer les animaux de nos forêts francaises sans qu'ils détalent à notre approche. Le saut de la gazelle est si gracieux qu'il en devient envoûtant. Il vous vient l'envie de la suivre dans ses aventures désertiques pour devenir aussi libre qu'elle et acquérir cette allure si irréellement fluide.
La préparation des déjeuners et dîners est à elle seule un spectacle délicieux, tout comme les repas. Petit feu entre trois briques, confection maison des chapatis (les galettes de pain) et des ragoûts de légumes en quelques minutes ! C'est impressionnant. Léo n'en perd pas une miette, participe et filme. Pour la vaisselle, c'est au sable, et on peut vous dire qu'il n'y a rien de tel pour faire briller l'alu ! Nous on a l'impression de retomber devant les patés de sable de notre enfance !
Le soir nous faisons halte sur une dune qui nous offre une vue sur tout le désert à 360°. Le ciel est dégagé, la lune brille de mille éclats. Feu de joie et chansons. Nous fermons les yeux sur nos matelas, allongés sur le dos dans cette chambre à ciel ouvert. Je vous laisse imaginer ...
Le deuxième jour, nous faisons un arrêt dans un village pour nous ravitailler en eau et prendre du lait encore tout chaud pour le tchai (thé au lait sucré à la cardamone). Les villages sont en terre battue, tout en arrondis et couleur de sable, en harmonie ; les enfants nous réclament des bouteilles d'eau. Nous leur en donnons une moitié pleine qu'ils s'empressent de vider pour ne garder que le récipient. Etonné par ce "gâchi", on ne nous y reprendra pas. Plus tard les explications viendront. L'eau "minérale" (en fait seulement traitée) n'est pas bonne à la consommation à leurs yeux. Ce qu'ils veulent ce sont les bouteilles vides qui leur servent au transport du lait, de l'eau lors de leurs excursions dans le désert etc ... et aussi pour se laver quand ils vont au petit coin.
Léonore est souvent perchée sur le chameau. Ce qu'elle n'aime pas en revanche c'est quand, une fois dessus, le chameau se relève et vous propulse à un bon deux mètres de hauteur en 4 temps très saccadés. Le pire c'est à la descente. Quant à moi, je n'apprécie pas plus que cela le promène-couillon et encore moins quand la monture m'est si inconfortable (pas d'étriers). J'ai donc passé une bonne partie du "safari" dans une charette à admirer le paysage et l'autre partie à marcher dans le sable avec Léo en retrait de la caravane, bien tranquilles dans ce silence plus qu'appréciable, avant que le soleil n'atteigne son zénith.
A côté de ça, il y a aussi ce ressenti, ce mal-être qui est en moi depuis notre entrée en Inde. Ayant la tête typique du touriste, je suis regardé comme une bête de foire. J'ai l'impression que les gens ne comprennent pas ce que je fais là. Vais-je tenir la longueur dans ces villes où une grande partie n'est que misère ? Vais-je pouvoir être en accord avec moi-même et supporter de voir tout cela sachant que je ne peux rien faire, que je ne peux pas donner car il y aurait un conflit directeentre ceux à qui j'aurais donné et les autres ? Ai-je le droit de venir me ballader avec mes "gros sous", ma tête d' Européen et de contempler tout cela?
Je crois que j'ai du mal à accepter tous ces regards qui me renvoient toutes ces questions; Pourquoi es-tu là ?
J'aurais envie de me teindre les cheveux, de me mettre du noir sur la peau pour passer, ne serait-ce que quelques heures, inaperçu. Marre d'être l'Européen voyeur qui vient, aux yeux des locaux, dans ce pays pour en contempler de haut la misère. C'est en tout les cas là mon resse,nti. Bref, à méditer ...