En route pour l'Himalaya !

Publié le par Sur la route de soi

  De Varanasi au Népal


   Nous quittons Varanasi par un beau vendredi matin. Il n'est pas 6h30 et le soleil nous éblouit déjà. Nous ne le savons pas encore mais, emportés par notre soif de nature et de hauts sommets, nous passerons la frontière népalaise avant le soir !

Au cours de la matinée nous traversons une très belle campagne, savamment irriguée et cultivée, le Teraï côté indien. Nous filons et filons encore, en quête de fraîcheur et de grands espaces vierges.

   Vers 16h nous sommes au poste frontière de Sunauli. Nous nous y voyons confirmer que, suite à un décret datant du mois de décembre, tout touriste quittant le territoire indien doit laisser s'écouler deux mois entiers avant de pouvoir y remettre les pieds par voie terrestre ... quel que soit son visa ... Nous voilà donc partis pour 2 mois de Népal, sans regret aucun. D'autant plus qu'il semblerait possible d'obtenir une dérogation à l'Ambassade d'Inde à Kathmandou. Mais, dans la confusion du moment nous achetons des visas népalais de 1 mois (pour 40 dollars) - et non ceux de 3 mois à 100 dollars. Là encore il devrait être possible de les faire prolonger en cours de séjour moyennant la somme de 2 dollars par jour ... On se dit qu'on verra bien si l'on a envie de rester plus longtemps ou de retourner en Inde au plus vite. Aux douanes népalaises on nous explique que les temps ont changé ... ??? Au moment de remplir la case des devises importées nous voulons sortir nos dollars afin de les compter. Le fonctionnaire s'affolle, "surtout ne sortez pas votre argent" "rangez-le !", il s'obstine, et nous inscrivons un chiffre approximatif dans le registre. C'est qu'il est dorénavant compromettant pour les agents d'avoir affaire de près ou de loin avec des billets ... de peur d'être soupçonnés de corruption !!!


   Et nous voilà partis sur les routes népalaises !


   La frontière est grande ouverte, les gens circulent d'un côté à l'autre presque sans contrôle. De part et d'autre les mêmes paysages, les mêmes cultures et pourtant. Tout de suite on se sent ailleurs. Cette sensation tient à presque rien : les chauffeurs de scooters portent des casques, quelques fleurs égayent le devant des maisons, de nombreuses filles sont habillées à l'occidentale, et, aux visages indiens, viennent se mêler de plus en plus d'arrondis "chinois". Le Tibet n'est plus bien loin. Nous sommes en ville et pourtant nous n'entendons presque plus de klaxons, cherchons des yeux les immondices : introuvables ! Nous avons bel et bien changé de pays !


   Nous décidons de ne pas nous attarder dans la plaine du Teraï -que nous craignons riche en moustiques, renonçons à un détour par Lumbini, lieu de naissance du premier Boudha, et poursuivons notre route vers le Nord. Alors que nous approchons de Butwal, les montagnes, hautes et ténébreuses émergent tout d'un coup de la brume de poussière. Le soleil a disparu lorsque nous nous enfilons dans les gorges de la Siddhartha Highway. Gorges profondes, route régulièrement rescapée de coulées de boue et d'éboulements de l'année précédente. Dans la fraîcheur du soir nous évoluons tout tranquillement par l'étroite vallée de jungle et de rizières. Nous renaissons à nous mêmes dans cette verte fraîcheur-là.

   Bivouac en bord de route dans un virage minéral : gros rochers éboulés, galets et torrent. Miracle d'une nuit paisible. Des dizaines et des dizaines de véhicules passent, au ralenti, amorçant délicatement leur virage en pente sur cette chaussée de caillasse et de poussière. Tous nous saluent le sourire aux oreilles, pas un ne s'arrête ! Pas un n'a seulement l'ombre d'une idée de s'arrêter ! Nous respirons cet air de liberté ! Pâtes au pesto puis, au clair de lune, petite toilette de chat au ruisseau.


Nepal route Butwal-Pokhara (6)

   

 

 

 

Samedi matin.

 


  

 

 

   Dans le petit jour toujours sur la Siddhartha Highway. Paysages démesurément splendides, frais ... Nous nous sentons si petits. La nature semble omniprésente, tout ce vert, toute cette fraîcheur, et pourtant rien ne semble laissé aux hasard : la moindre pente, aussi abrupte soit-elle, est cultivée en étroites terrasses, riz, choux fleurs, bananiers ...


 Nepal route Butwal-Pokhara (4)  

   Cabanes de bord de route où l'on fait frire doughnuts et samosa, petites cours proprettes et fleuries, et le long de la route étroite des femmes (parfois quelques hommes) portant , retenues sur leur front par un bandeau de tissu, de lourdes hottes chargées de petit bois, de sacs de choux ou de jarres d'eau. Les corps courbés vers la pente, les muscles bandés de la nuque ... Nous sommes à la fois sous le charme et impressionnés ...

   Nepal route Butwal-Pokhara (2)

  

  La voiture en profite pour nous jouer un nouveau tour : cliquetis de métal ... cette fois c'est le pot d'échappement qui a décidé de se faire la malle ! Fort heureusement nous avons en stock la pièce de rechange permettant de le solidariser au châssis ! Nous profitons de la pause pour nous en mettre plein les yeux et les narines ... Et c'est reparti !


   Belle matinée à sillonner la montagne ; nous nous arrêtons peu avant midi déguster notre premier "chowmein" (les nouilles chinoises) à la terrasse panoramique d'un petit routier de fortune : nous faisons face à la vallée de Pokhara au pied de la chaîne des Annapurnas ... mais n'y voyons que du feu : le paysage est bouché par les nuages et la poussière en suspension accumulée depuis la dernière mousson. On nous avait prévenus que ce n'était pas la meilleure saison pour les vues panoramiques, alors on se régale de ce qu'on a !

   Une heure plus tard nous entrons dans Pokhara ... 


Publié dans Népal

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